Ces dernières années, une série d’incidents et de tragédies ont mis en évidence les points faibles et les lacunes du système actuel d’intervention en matière de santé mentale et de consommation de substances d’Ottawa, notamment en ce qui concerne les interventions en cas de crise. Ces incidents ont fait prendre conscience de la nécessité d’examiner l’intervention en cas de crise à Ottawa dans l’optique de la justice sociale, de la lutte contre le racisme et du décolonialisme. Le sous-financement chronique des services de santé mentale et d’aide en matière de consommation de substances a entraîné un manque de soutien approprié pour intervenir en cas de crise. Le recours à la police est donc devenu le mode d’intervention de facto, ce qui mène souvent à des résultats négatifs, particulièrement chez les personnes racisées. Le Conseil d’orientation sur la santé mentale et les dépendances d’Ottawa a été mis sur pied à la suite d’une motion (janvier 2021) présentée par la Commission de services policiers d’Ottawa en réponse aux pressions exercées par les membres de la communauté d’Ottawa, qui demandaient la réalisation d’un examen des solutions de rechange à l’intervention policière en cas de crise de santé mentale et de consommation de substances. La Ville d’Ottawa a chargé le Conseil d’orientation de proposer un système nouveau ou amélioré d’intervention en cas de crise, lequel serait adapté à la culture et tiendrait compte des traumatismes de manière à améliorer les résultats pour les résidents d’Ottawa qui vivent de telles crises. Un secrétariat a été créé en 2022 en vue de mener des consultations et de recueillir des commentaires devant servir à élaborer une stratégie d’intervention 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, à mettre en œuvre à Ottawa. 

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La stratégie de mobilisation communautaire est fondée sur une approche axée sur le développement communautaire et vise à donner la parole aux personnes les plus touchées par l’enjeu en question. Pour la plupart des communautés, des coordonnateurs et champions communautaires ayant déjà établi des relations de confiance avec les groupes communautaires ont servi de point de contact, ont recruté des participants et ont aidé à faciliter les discussions. Trois méthodes ont été employées pour consulter les membres des communautés : les consultations auprès de groupes de discussion virtuels et en personne, les sondages en ligne et les entrevues individuelles. Bien que nous ayons incité l’ensemble de la population d’Ottawa à participer, certaines communautés ont été ciblées, à savoir : la communauté somalienne; la communauté africaine, caribéenne et noire; les personnes racisées, y compris les personnes du Sud de l’Asie, du Sud-Est de l’Asie et du Moyen-Orient; la communauté 2SLGBTQ+; les francophones; les personnes en situation d’itinérance; la communauté des personnes de la rue; les personnes qui consomment des substances; les nouveaux arrivants; les jeunes (âgés de 12 à 24 ans); les universitaires; les chefs de groupes confessionnels; les personnes vivant en milieu rural et en milieu urbain; les membres du Conseil d’orientation et leurs réseaux respectifs. Au début du processus, la communauté autochtone a décidé de ne pas participer directement aux travaux du Conseil d’orientation étant donné qu’elle était en voie d’élaborer sa propre Stratégie de bien-être mental des Autochtones. 

 

Des questions d’entrevue individuelle, des questions de sondage et des guides de discussion semi‑structurés ont été créés en fonction des objectifs et des buts de la stratégie de mobilisation communautaire. Les guides et les questions ont été orientés par une approche tenant compte des traumatismes, et les organismes communautaires ont été invités à formuler des commentaires à leur égard.

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Plus de 1 190 personnes, à l’échelle d’Ottawa, ont participé. Celles qui ont participé à des entrevues ou à des consultations auprès de groupes de discussion, de même que les coordonnateurs, les preneurs de notes et les champions communautaires, ont reçu un montant en guise de remerciement pour leur participation. Les répondants au sondage ont eu la chance de participer à un tirage au sort pour gagner une carte-cadeau. Les services aux familles juives (Jewish Family Services) ont assuré un soutien psychologique aux participants selon les besoins, et des intervenants de première ligne en santé mentale étaient également présents pour fournir du soutien.